Actions inspirantes | Insertion

« Radio B, les bonnes ondes ! » 

Ce slogan, les bénéficiaires du DAHLIR à Bourg-en-Bresse (01) ne sont pas près de l’oublier. En effet, fin novembre, les bénéficiaires du DAHLIR Insertion et Politique de la Ville, ont eu l’opportunité de se mettre dans la peau de journalistes de radio, pour enregistrer une émission d’une vingtaine de minutes sur Radio B, une station locale.  

Permettre aux personnes en difficulté d’avoir accès aux loisirs 

Dans l’Ain, comme dans tous les autres départements où l’association est implantée, le DAHLIR cherche à faciliter et accompagner l’accès aux loisirs aux personnes fragilisés. A Bourg-en-Bresse, les chargés d’accompagnement travaillent notamment avec l’association Alfa 3a et le CHRS Tremplin, qui accueillent et hébergent de nombreuses personnes en difficulté, dans le besoin d’un logement et en recherche d’un emploi. 

Tout au long de l’année, le DAHLIR accompagne les résidents de ces structures et des Quartiers Prioritaires de la Ville vers la pratique d’une activité physique, avec des séances hebdomadaires qui a pour but de déboucher sur une pratique pérenne en club. 

Mais l’accompagnement ne s’arrête pas à l’activité physique, mais à tous les loisirs. Alors, quand Radio B, une radio locale en partie bénévole avec de fortes valeurs de partage, a souhaité faire découvrir le monde de la radio à des personnes fragilisés, elle s’est naturellement tournée vers le DAHLIR. 

Et, avec le soutien de la DRAC, un projet d’initiation à ce média qui paraît pour beaucoup inaccessible, a pu se créer. Plusieurs bénéficiaires de l’Alfa 3a, accompagnés par le DAHLIR et pratiquants déjà des activités physiques, ont eu l’opportunité de se mettre dans la peau de journalistes pour préparer et enregistrer une émission. 

Une semaine de travail et de préparation 

Pour préparer cette émission, les 4 bénéficiaires, Jude, Géraldine, Christophe et David ont tous les jours pendant une semaine été formés par Elodie Gadiollet, directrice de Radio B, et son équipe. 

Ils ont d’abord été sensibilisés au monde de la radio et à son fonctionnement. Ils ont pu découvrir les dessous techniques d’un enregistrement et de la diffusion d’une émission. Une fois les bases acquises, ils ont construit leur émission de A à Z. 

Dans un premier temps, il a fallu choisir le sujet de l’émission. Le choix ne fut pas facile, mais en ces temps difficiles pour de nombreuses personnes, il s’est porté sur les associations du tissu local, qui peuvent aider les personnes en difficulté. Les bénéficiaires ont ensuite réfléchi au programme détaillé de leur émission, et aux choses qu’ils souhaitaient inclure dedans. 

Ils ont dans ce cadre réalisé des micro trottoirs pour questionner le grand public sur leurs connaissances des associations du tissu local. Ils ont aussi interviewé le DAHLIR et l’Epicerie Solidaire, une structure d’insertion par l’activité économique, sur leurs actions pour les personnes défavorisés ou en difficulté.  

Le dernier jour du projet, le vendredi, une fois tous les contenus obtenus, il fut alors temps d’enregistrer l’émission. Nos néo-journalistes ont été accueillis dans les locaux de la radio, et ont pu à travers la visite des studios, découvrir son histoire. 

Tous se sont alors installés derrière les micros. Dans la joie et la bonne humeur, mais avec une légère pointe de stress, ils ont effectué plusieurs répétitions et tests. Et finalement, ce fut le moment de la consécration, ils se sont lancés ensemble dans l’enregistrement. Un moment fort pour chacun d’eux, notamment pour Géraldine, qui a pu raconter son histoire pendant l’émission : 

 Je ne m’attendais pas à ça, j’en ai eu des frissons . 

Il était dur pour les participants de cacher leurs émotions et leur fierté. 

Un travail parfois difficile 

Néanmoins, ce projet n’a pas toujours été évident pour les bénéficiaires. Ils ont dû sortir de leur zone de confort et s’affirmer pour donner leur avis, aborder des personnes dans la rue… Mais petit à petit, tout s’est débloqué, notamment pour Christophe : 

Au début, c’était assez dur, on avait un peu peur. Mais grâce aux gens qui nous ont entourés, on a pu être plus à l’aise, interviewé des gens… En plus, on a pu découvrir plein de choses, des associations locales, le métier de journaliste… 

Elodie Gadiollet nous le confirme, les bénéficiaires s’en sont très bien sortis : 

C’est la première fois que nous travaillons avec ce type de public. Au début, j’avais peur que cela soit difficile. Mais au final, les bénéficiaires se sont vraiment investis, sont très spontanés et ont beaucoup de choses à dire. C’était donc très intéressant, et ils ont très bien réussi . 

Dépasser ses limites 

Au-delà de la très belle découverte d’un média et du monde de la radio, il y avait des nombreux bénéfices cachés à ce projet. 

Chaque participant a dû travailler en équipe, prendre en compte les avis de chacun et défendre ses idées face aux groupes. Des conditions indispensables pour la réalisation d’une bonne émission, et qui peuvent servir dans la vie quotidienne ou professionnelle. 

Chacun a aussi dû mettre sa timidité de côté et prendre confiance en soi pour la réalisation des micros-trottoirs, des interviews et bien sûr de l’enregistrement. Une chose parfois bien difficile pour ces personnes fragilisées. 

Mais surtout, ce projet a permis d’ouvrir le champ des possibles et de pousser les bénéficiaires à dépasser leurs limites. Certains bénéficiaires ne sont par exemple que très peu voire pas du tout aller à l’école, et ne sont pas du tout à l’aise avec la lecture. Mais avec l’aide de l’accompagnement du DAHLIR, des journalistes de Radio B et des travailleurs sociaux de leur structure d’accueil, ils se sont adaptés pour pouvoir aller au bout de cette émission. 

Toute cette semaine d’ateliers est un avancement important dans le projet des bénéficiaires. C’est un projet sur lequel ils pourront s’appuyer dans le futur et dans la suite de leur accompagnement. 

L’émission est à retrouver ici  et sur le site web de Radio B !