Actions inspirantes | DAHLIR

Le DAHLIR s’installe en Haute-Savoie : spécificités et premières étapes de l’implantation

Haute-Savoie (74), National

Publié le 7 janvier 2025

Le DAHLIR s’installe en Haute-Savoie : spécificités et premières étapes de l’implantation

Depuis quelques mois, le DAHLIR est présent dans un nouveau département, la Haute-Savoie. Louise Karmann, ancienne membre de l’équipe du DAHLIR dans le Rhône, est devenue la Coordonnatrice du DAHLIR Insertion à Annecy. Elle nous parle de ce nouveau territoire, de ses spécificités et des premières étapes d’implantation du dispositif.

Comment s’est passé l’arrivée en Haute-Savoie ? En quoi l’essaimage est différent des autres ?

Tout a commencé par une sollicitation de la DREETS, un partenaire institutionnel, qui nous accompagne depuis plus de 10 ans et qui souhaitait qu’on essaime sur un nouveau territoire. Habituellement, lors de la création d’une nouvelle antenne, nous partons des demandes institutionnelles pour définir les attentes et missions du futur salarié. Cependant, comme je connaissais déjà le DAHLIR, j’ai directement pris en charge le diagnostic territorial, afin d’identifier les besoins locaux et de concevoir ensuite les actions adaptées.

Le choix du territoire s’est appuyé aussi à la fois sur ces perspectives d’avenir et sur des premiers contacts déjà établis.

 

Quelles ont été les principaux travaux de ces premiers mois d’implantation ?

Pour l’instant, nous concentrons nos efforts sur l’aspect stratégique du dispositif. Mon travail porte essentiellement sur le diagnostic territorial et sur l’établissement de partenariats avec des acteurs institutionnels, comme la DDETS et la SDJES.

Une fois cette phase stratégique terminée, nous pourrons passer à l’opérationnel : développer des collaborations avec des structures locales et réaliser les premiers accompagnements.

 

Quelles sont les spécificités du territoire d’Annecy ?

Annecy se distingue par sa proximité avec la frontière suisse et son dynamisme économique, mais aussi par les fortes inégalités liées au coût de la vie très élevé. Cela complique particulièrement l’intégration des nouveaux arrivants ou des réfugiés, qui peinent souvent à sortir de leurs difficultés. Ce phénomène engendre un double flux migratoire : d’un côté, des actifs attirés par les opportunités professionnelles, et de l’autre, des populations en situation de précarité qui quittent le territoire faute de moyens pour y vivre durablement. Par exemple, il n’y a qu’un seul CPH (Centre Provisoire d’Hébergement) pour un nombre important de migrants.

Ces disparités se reflètent aussi dans le milieu associatif, notamment au niveau des tarifs, ce qui peut limiter l’accès à certaines activités pour les personnes fragilisées. Par ailleurs, la Haute-Savoie est un territoire très axé sur le sport, mais cela pose un défi : il sera essentiel de sensibiliser les clubs à l’accueil et à l’adaptation pour inclure davantage de publics vulnérables. Ce besoin a été confirmé par la SDJES et d’autres acteurs locaux, et devra être vérifié sur le terrain.

En parallèle, le territoire bénéficie d’un réseau de structures d’insertion et d’accompagnement actif, qui s’étend même aux zones plus rurales de la Haute-Savoie. Cependant, il est à noter qu’Annecy n’a pas de QPV (Quartiers Prioritaires de la Politique de la Ville), contrairement à d’autres villes du département comme La Roche-sur-Foron, Bonneville ou Thonon-les-Bains, et aucune ZRR (Zone de Revitalisation Rurale) n’existe en Haute-Savoie. Cela influence les dispositifs d’aide disponibles localement.

 

Quelles sont les prochaines étapes du développement ?

La priorité est d’implanter durablement le modèle de notre dispositif d’insertion, tout en intégrant les besoins spécifiques du territoire. Cela implique de développer des partenariats avec des acteurs locaux tels que les CHRS, les CPH ou encore des structures comme le CIDFF.

Par la suite, il faudra envisager une implantation à l’échelle de tout le territoire. Le développement débutera à Annecy, avant de s’étendre potentiellement vers d’autres zones, comme le bassin de Genève, Annemasse, Cluses, puis la vallée de l’Arve, proche de l’Italie.

En parallèle, nous travaillons à la recherche de locaux opérationnels. Actuellement situés dans un espace de coworking, nous cherchons des bureaux sur le bassin d’Annecy afin de pouvoir accueillir nos bénéficiaires et démarrer pleinement les activités !

 

Vu la situation géographique, est-ce qu’il y a des séances spécifiques de ski prévues dans le futur ?

Pourquoi pas ! Surtout avec l’organisation des futurs JO d’hiver dans les Alpes Françaises, cela peut faire sens de faire un projet ou des séances en lien avec le ski ou les sports d’hiver.

Maintenant, nous voulons créer des projets qui sont cohérents dans le temps, pas uniquement ponctuel. Cela sera le point de vigilance.


Article rédigé par Pierre Boccon