National, Puy-de-Dôme (63)
Publié le 21 juillet 2023
A lire aussi...
D’un conte, à une pièce de théâtre, à un court-métrage.
Tout débute en 2015, quand sous l’impulsion du DAHLIR, Edgar Orray et Amélie Clavier s’associent pour créer un conte particulièrement touchant, « Le soleil sous les branches ». A travers ce conte, on se plonge dans l’histoire de Benjamin, un enfant qui a des difficultés et se réfugie souvent sous le grand marronnier de son école pour se rassurer et se retrouver. Cette histoire touchante, rappelle le quotidien de nombreux enfants en situation de handicap, à qui il est important de tendre la main, comme le rappelle Eglantine Eméyé dans la préface du livre.
La rédaction et la publication de ce conte sont un point de départ pour l’aventure dans laquelle se lanceront les chargés d’accompagnement, les bénévoles du DAHLIR et leurs partenaires. En effet, quelques années plus tard, dans le Puy-de-Dôme, une idée émerge : mettre en scène cette si belle histoire.
Le DAHLIR, par l’intermédiaire de Claire Cordelette, alors responsable de l’antenne DAHLIR dans Puy-de-Dôme, décide de lancer cette impulsion, avec plusieurs bénévoles, partenaires et bénéficiaires qui seront au cœur du projet, en coulisses et sur le plateau.
« Nous ne savions pas où nous allions. Le projet s’est construit au fur et à mesure, tous ensemble, grâce à l’investissement de chacun. Tout le monde a été très créatif, notamment les acteurs. Ce sont eux qui ont créé le spectacle. » Claire Cordelette
“ Nous avions l’habitude de partager autour des séances d’activités physiques mises en place par le DAHLIR. Mais là c’était complétement différent. On a créé un projet à partir de rien, partagé de nombreux moments ensemble. Chacun a trouvé son rôle petit à petit, naturellement, sans que cela ne corresponde forcément à son corps de métier.” Antoine Rageau – Assistant socio éducatif au CHRS CCAS et bénévole pour le spectacle.
Les décors, notamment le grand marronnier, sont créés grâce à l’imagination et aux talents des bénévoles. Chacun trouve petit à petit sa place, notamment Luka et Ikram, accompagnés par le DAHLIR et présents lors de l’avant-première. Lors des représentations, tous deux deviennent de plus en plus à l’aise dans les rôles de Benjamin et de sa maman et se noue alors une complicité très touchante.
Ensemble, ils ont rendu ce qui semblait impossible, possible : assurer trois représentations accessibles à tous, grâce à l’utilisation de la langue des signes.
« Les acteurs m’ont beaucoup surpris, j’ai été épaté. Voir que tout le monde pouvait travailler ensemble, […] sans qu’il y ait de différence. » Alain, bénéficiaire DAHLIR et bénévole – régisseur du spectacle.
S’ils ne se connaissaient pas avant le spectacle, il y a en effet une réelle connexion qui s’est établie entre les acteurs, qui a fait le succès du projet.
Au fur et à mesure des représentations, des images ont été captés pour saisir l’intensité de chaque moment.
Finalement, pour dévoiler les coulisses du spectacle et partager la magie qui l’entoure, l’idée de réaliser un court-métrage est venue naturellement et a été soutenu par le club de Kiwanis Issoire Val d’Allier. A travers celui-ci, on découvre les doutes et peurs des acteurs, des bénévoles, de leur entourage qui ne s’imaginaient pas sur le devant de la scène, mais aussi tout ce que cette aventure a pu leur apporter.
« C’est grâce au spectacle que ma vie a changé » Ikram Baba, bénéficiaire du DAHLIR et actrice du spectacle.
De fortes émotions ravivées
Si la diffusion du court-métrage a été longuement repoussée en raison de la crise sanitaire, il était important de mettre en valeur cette histoire. C’est pourquoi le DAHLIR a invité partenaires, bénévoles et acteurs pour un premier visionnage dans une salle de projection gracieusement mis à disposition par la médiathèque Jack Ralite de Clermont-Ferrand. Un lieu unique et parfaitement adapté à l’occasion.
« C’est un moment chargé d’émotions. Le fait de revoir ces images et de revivre ces moments, les coulisses des représentations… c’est quelque chose qui nous a marqués et que l’on n’oubliera pas. » Fabienne, éducatrice spécialisée à l’ANEF 63 et bénévole pour le spectacle.
La diffusion du court-métrage a permis à chacun, qu’il ait connaissance de la pièce de théâtre ou non, de se plonger au cœur de ce projet. Et il fut particulièrement difficile pour les participants aux spectacles et les personnes qui les ont accompagnés de cacher leurs émotions, en se remémorant ces beaux souvenirs.
Ce fut aussi l’occasion de partager, d’échanger autour du projet, de ce qu’il représente, et de se revoir pour les membres du spectacle dans un moment très convivial.
Et une passion est née lors de ces représentations. Luka, à qui la pièce a énormément apporté, continue désormais le théâtre et joue régulièrement à Aulnat !
A l’image de ce qu’essaye de développer le DAHLIR depuis maintenant 11 ans, ce projet est une belle illustration de l’importance du travail partenarial, mené de la rédaction du conte jusqu’à la diffusion du court-métrage. C’est grâce à un travail collectif de longue haleine, impulsé par les bénévoles de l’association, ses partenaires et bénéficiaires que ce projet a pu aboutir. Un aboutissement qui pourrait en appeler d’autres et pousser à la création de ce nouveau projet de cette envergure.
La différence est devenue poésie, et plus encore.
Article rédigé par Pierre Boccon