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Lever les freins vers l’emploi avec le programme « Fight Club »

Puy-de-Dôme (63)

Publié le 21 juin 2024

Lever les freins vers l’emploi avec le programme « Fight Club »

Il y a quelques semaines, les chargés d'accompagnement du DAHLIR sont intervenus dans le programme "Fight Club", mis en place par Cap Emploi 63. Un programme innovant pour amener les personnes ayant une Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé vers l'emploi et la pratique de loisirs, en levant leurs freins.

Le Service Cap Emploi 63, porté par l’Association pour le Développement de l’Insertion Socio-professionnelle (ADIS) et destiné aux personnes ayant une reconnaissance de travailleurs handicapés (RQTH), a, depuis l’année dernière, introduit une nouvelle initiative appelée « Fight Club ».

Derrière ce nom inspiré du film de David Fincher, le programme vise à offrir un espace de libération et de développement personnel aux bénéficiaires, pour avancer ensuite dans leurs projets professionnels.

 

Un travail sur soi et sur son projet professionnel

Travailler d’une autre manière sur l’insertion des bénéficiaires ayant une RQTH, c’est l’objectif du programme « Fight Club ». Avec des ateliers pour définir son projet professionnel, mais aussi des moments pour travailler sur soi-même, sur ses frustrations et sur l’acceptation de son handicap, le « Fight Club » est avant tout une action basée sur l’humain.

« Beaucoup de nos bénéficiaires s’excusent d’être là et ont du mal à dépasser leurs frustrations. Nous travaillons de plus en plus pour mettre en place des actions permettant d’évacuer tout cela. Le sport, la destruction d’objets, et maintenant le handisport, sont des moyens de relâcher la pression et d’apporter un peu de psychologie dans notre accompagnement. » Valérie, conseillère à Cap Emploi.

Alors, entre des simulations d’entretiens, des ateliers pour prendre confiance à l’oral ou parler sur son parcours et son handicap, les bénéficiaires ont pu pratiquer des loisirs, détruire des objets et se libérer tant physiquement que mentalement. Des moments parfois salvateurs pour beaucoup d’entre eux.

 

Un challenge final avec l’association Clermont Joker’s

Pour la dernière séance du programme, les participants étaient conviés au Clermont Five, pour une nouvelle activité. Encadrés par Dilane et Paul, de l’association Clermont Joker’s, ils ont participé à une initiation au cécifoot couplée à un atelier de découverte sensorielle.

« Notre objectif, avec l’association, c’est de déconstruire tout ce qui est lié au handicap visuel. Nous voulons montrer que nous pouvons faire plein de choses, que ce n’est pas toujours une limite. Nous menons donc plein d’actions de sensibilisation auprès d’entreprises, d’établissements scolaires… » Dilane, Responsable de l’Association Joker’s

Un aspect qui a particulièrement intéressé les responsables du programme « Fight Club » pour la mise en place d’une séance.

Les yeux bandés, les participants ont donc eu l’occasion de découvrir ce sport adapté aux personnes aveugles et malvoyantes, mais aussi de se confronter aux défis sensoriels que ces dernières vivent au quotidien. Ils ont alors dû s’organiser ensemble pour communiquer, se déplacer et se repérer. Malgré une appréhension préalable, ils ont particulièrement aimé cette découverte.

« C’était très enrichissant. On se rend compte qu’on finit par s’habituer à se servir du son, on devient plus à l’aise. On prend conscience qu’on peut faire avec. C’était super agréable, un super moment. On a pu vivre quelque chose que l’on n’avait jamais fait. » Pierre, un des membres du Fight Club.

 

Continuer la pratique d’un loisir

Cette séance, et plus globalement le programme « Fight Club », avait aussi pour objectif d’amener à nouveau les participants vers la pratique d’un loisir, notamment la pratique d’une activité physique.

« Les loisirs sont utilisés comme une échappatoire. Pendant un moment, ils oublient leurs problématiques. Ils reprennent confiance et se reconnectent avec eux-mêmes. Nous souhaitions vraiment leur montrer que, même en situation de handicap, ils peuvent faire des choses et des activités. » Valérie, Conseillère à Cap Emploi.

Pour finaliser ce retour vers les loisirs, les participants pourront compter sur le DAHLIR, présents lors de cette dernière séance. Avec un moment d’échanges initial et en participant à la séance, les chargés d’accompagnement de l’association ont créé un premier contact avec les bénéficiaires. Une rencontre qui pourra ensuite déboucher sur un accompagnement en club pour la pratique régulière et intégrée d’une activité, selon le désir de chacun.

Le partenariat entre le DAHLIR et Cap Emploi est, de plus, en train de se développer. L’association a déjà pu expérimenter son accompagnement auprès de plusieurs bénéficiaires de Cap Emploi et plus largement de l’ADIS. Une convention entre les deux structures pourrait être prochainement établie pour concrétiser et pérenniser ce travail main dans la main.


Article rédigé par Pierre Boccon