Hautes-Alpes (05)
Publié le 19 juillet 2024
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En 2019, le gouvernement lance le Plan d’Investissement des Compétences (PIC). Cet appel à projet national, décliné de manière départementale, vise à repérer et à mobiliser les jeunes vers l’emploi et la formation.
En effet, en 2018, selon la DARES (Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques), ce sont plus de 900 000 jeunes de 16 à 25 ans qui ne sont ni en études, ni en emploi, ni en formation (NEETS). De plus, une partie non-négligeable de ces jeunes vit dans les QPV (17%) et n’est pas identifiée par le service public de l’emploi (40%).
Dans les Hautes-Alpes, la 2e vague du projet PIC de 2021 est portée par le DAHLIR en consortium avec la Mission Locale Jeunes Hautes-Alpes.
Les deux structures choisissent alors de collaborer pour s’appuyer sur les forces de chacune et innover dans les méthodes de repérage et remobilisation des jeunes. Afin de repérer les jeunes, elles proposent notamment de faire de l’aller-vers : pour la mission locale en proposant des RDV en dehors de ses murs et une présence sur des manifestations hors emploi, et pour le DAHLIR en proposant des séances de remobilisation par le sport.
C’est un vrai consortium d’acteurs qui se créent, avec tous les acteurs de l’insertion et du domaine social présents localement, afin d’accompagner au mieux les jeunes éloignés de l’emploi ou d’une formation.
Mais comment cela fonctionne sur le terrain ?
Le DAHLIR & la MLJ 05 effectue le repérage des jeunes à accompagner via le projet PIC. Ce repérage se fait grâce à l’orientation de publics via des structures partenaires, mais surtout grâce à « l’aller vers » réalisé par les chargés d’accompagnement de l’association et les Conseillères Mission Locale notamment sur le Quartier Prioritaire de la Ville du haut Gap (QPV) et les Quartiers de Veille Active (QVA). Des expérimentations et dynamiques ont également été menées sur les territoires ruraux du Champsaur et du Briançonnais, les membres de l’association ont notamment organisé de nombreuses séances d’activités physiques ou événements.
« A travers les activités de loisirs, nous cherchons à créer le contact avec le bénéficiaire, établir une relation de confiance avec lui autour d’un moment de plaisir, pour ensuite le remobiliser et l’accompagner dans une démarche plus globale intégrant son projet professionnel. Nous utilisons l’activité physique, la culture comme un espace de médiation rassurant permettant de lever les freins avec les différents partenaires du projet et cheminer sereinement avec les jeunes vers son objectif. » Cédric GABET, coordonnateur DAHLIR Insertion sur les Hautes-Alpes.
Les deux structures travaillent conjointement pour aider le jeune, l’écouter, l’orienter. Grâce à ce double accompagnement, les jeunes sont plus facilement mobilisables, plus enclins à réfléchir et à discuter de leur avenir, et sont moteurs dans leur projet de formation ou d’insertion ce qui permet de limiter le risque de rupture de parcours.
« Le DAHLIR a des compétences complémentaires avec ce que l’on fait au quotidien d’accompagnement à l’insertion sociale et professionnelle des jeunes de 16 à 25 ans. La remobilisation via le sport ne fait pas partie de notre cœur de métiers et apporte une vrai plus-value au projet. » Estelle VUILLERME, Responsable de secteur « Accueil, Information, Orientation » à la Mission Locale Jeunes 05.
En un peu plus de deux ans, ce sont 78 jeunes qui ont pu être repérés et accompagnés sur ces territoires, et plus de la moitié qui sont désormais en emploi ou en formation.
« Si la mise en place a pu être difficile, et a nécessité de créer beaucoup de liens entre les acteurs, la création d’outils efficaces pour communiquer et un temps important de terrain, le travail partenarial a amené une vraie dynamique sur le territoire, et une réelle richesse pour l’accompagnement des jeunes ». Cédric GABET
Du PIC vers le CEJ JR
Depuis quelques mois, le gouvernement et le ministère du travail ont mis en place le CEJ (Contrat Engagement Jeunes) porté par les missions locales dont l’objectif est d’accompagner les jeunes vers l’emploi durable nécessitant pour le jeune une mise en action de 15 à 20h/semaine en contrepartie d’une potentielle allocation mensuelle. L’exigence de mise en action étant forte, certains publics NEETS cumulant des fragilités sur d’autres aspects (logement, santé, mobilité, accès aux droits) ont plus de difficulté à se mobiliser et pour ces publics l’Etat a mis en place le CEJ Jeunes en rupture (CEJ JR).
C’est donc sur un nouvel AAP CEJ JR, en consortium avec le Comité local pour le logement autonome des jeunes (CLLAJ) 05 porté par la mission locale, et WIMOOV : plateforme d’appui à la mobilité, que le DAHLIR s’élance sur ce début d’année 2024.
Le DAHLIR effectue toujours les missions de repérage et d’orientation du public vers les structures du service public de l’emploi, mais agit désormais aussi sur la levée des freins en amont du parcours avec l’appui des différents partenaires pour l’obtention d’un logement d’urgence ou provisoire, ou d’une solution de mobilité pour les jeunes par exemple.
Une fois le jeune identifié, les premières étapes de l’accompagnement sont réalisées par le DAHLIR et la MLJ 05, qui vont chercher à lever les freins périphériques pouvant nuire à la contractualisation du CEJ ou bien de son arrêt précoce pour rupture en mobilisant les différents partenaires du projet (santé, accès aux droits, logement, mobilité).
Une fois le jeune prêt ou si l’urgence de la situation le nécessite ; La Mission locale, le DAHLIR et le jeune contractualise alors ensemble un CEJ.
Les exigences relatives à la réalisation du CEJ JR en termes d’heures de remobilisation, de la nature des activités valorisées dans le CEJ seront plus souples et construites de manière progressive en accord avec le conseiller référent du jeune et sur un principe de transparence.
Le projet est lancé pour 2 ans, avec l’objectif d’accompagner au moins 30 jeunes vers la signature d’un CEJ, qui aura pour finalité d’amener les jeunes vers un emploi durable.
Article rédigé par Pierre Boccon