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Les loisirs pour faciliter l’intégration des mineurs non accompagnés du SAMNA

Haute-Loire (43)

Publié le 9 août 2024

Les loisirs pour faciliter l’intégration des mineurs non accompagnés du SAMNA

En Haute-Loire, le DAHLIR travaille main dans la main avec le SAMNA pour accompagner des mineurs non accompagnés, étrangers, vers les loisirs. Leurs pratiques peuvent en effet avoir de nombreux bénéfices sur leur intégration.

Depuis une dizaine d’années, le DAHLIR est partenaire du SAMNA (Service d’Accueil des Mineurs Non Accompagnés), anciennement DAMIE (Dispositif d’Accueil des Mineurs Isolés Étrangers), qui fait partie du Pôle Protection de l’Enfance de l’association ASEA 43. Grâce à ce partenariat, ce sont de nombreux jeunes qui, chaque année, prennent un nouveau départ et s’intègrent, notamment à travers les loisirs. Présentation des actions du SAMNA avec Lucie Badiou, cheffe du service SAMNA sur l’antenne du Puy-en-Velay.

 

Un soutien dès l’Arrivée

L’accompagnement du SAMNA commence dès la demande d’accueil faite par le département pour un mineur non accompagné. Régulièrement, des jeunes se présentent au commissariat ou aux services sociaux pour être reconnus mineurs, après avoir effectué un parcours migratoire.

Après une évaluation par les services concernés, les jeunes dans le besoin sont pris en charge par le service de protection de l’enfance, avec un placement décidé par le juge des enfants.

Le SAMNA est alors sollicité pour l’accueil et l’accompagnement de ces jeunes. Ils sont accueillis sur une des maisons au Puy-en-Velay ou Yssingeaux.

« La majorité des jeunes que nous accueillons ont entre 15 et 18 ans. Certains arrivent plus jeunes, mais c’est plus rare. Au total, sur les 4 accueils collectifs et les 30 appartements diffus que nous gérons, nous accueillerons bientôt 100 jeunes ».

 

Un parcours vers l’autonomie

Les jeunes sont d’abord accueillis et mis à l’abri dans une maison d’accueil collective, où ils habitent en compagnie d’un maître de maison. Ils ont alors un accompagnement quotidien pour devenir plus autonome et apprendre à se gérer (cuisine, ménage, courses…).

« Le but est vraiment de les rendre complétement autonomes le plus rapidement possible, avant leurs 18 ans et la fin de leur accompagnement. »

Selon leur progrès dans leurs parcours et dans leur situation scolaire ou professionnelle, cet accompagnement va pouvoir évoluer. Au bout de quelques mois, une fois l’autonomie quasiment acquise, les jeunes seront par exemple amenés à avoir leur propre appartement, avec un suivi de l’éducateur.

Ils sont aussi accompagnés dans la recherche d’un apprentissage, souvent dans des métiers manuels comme la maçonnerie ou la plâtrerie-peinture, et dans des métiers de bouche comme la boulangerie ou la cuisine. Un facteur particulièrement important pour obtenir un titre de séjour à leurs 18 ans.

 

Un travail en réseau

Pour accueillir au mieux les jeunes, et les accompagner dans tous les aspects importants pour leur intégration, l’association s’appuie sur un réseau de partenaires locaux très investis. Que cela soit les collèges ou les lycées du Puy-en-Velay et d’Yssingeaux pour la scolarisation des jeunes, des partenaires de l’insertion comme la Mission Locale ou le DAHLIR qui facilitent l’accès aux loisirs, tout est structuré pour un accompagnement le plus complet possible.

De plus, le SAMNA peut s’appuyer sur une équipe de bénévoles qui les aident dans l’apprentissage du français et dans leur cursus scolaire.

Enfin, les bénéficiaires sont aussi suivis en matière de santé, par un infirmier et une psychologue. En effet, pour beaucoup, le parcours de migration a été semé d’embûches. Certains ont fui des situations de guerre, de violence intrafamiliale. Certains ont perdu des proches en cours de route. Ce suivi s’avère donc indispensable pour prendre un nouveau départ.

 

Les loisirs, un aspect important de l’intégration et la progression

Presque dès le début de l’accueil du jeune et de son accompagnement, les loisirs vont occuper une place importante dans son parcours et son quotidien.

« Les loisirs permettent de favoriser l’intégration sociale, de renforcer la confiance en soi, et facilitent aussi l’apprentissage de la langue et des coutumes. Au contact d’autres personnes, en dehors des maisons d’accueils, ils vont pouvoir découvrir de nouvelles choses et s’adapter. »

Et, au-delà de ces bénéfices, les loisirs ont un rôle prépondérant dans l’insertion du jeune, notamment pour l’obtention de papiers et d’un titre de séjour. Ils sont souvent synonymes d’intégration du jeune à son nouveau lieu de vie. La possibilité de pratiquer est donc rapidement amenée aux bénéficiaires.

« Souvent au bout d’un mois, les éducateurs abordent la question des loisirs. Nous orientons fréquemment des jeunes vers le DAHLIR, qui joue le rôle de relais vers les clubs locaux ou pour trouver une activité qui conviendra aux jeunes ».

En place depuis presque 10 ans, Le lien entre les éducateurs et les chargés d’accompagnement du DAHLIR est donc facilité, et est encore travaillé via des rencontres et des réunions de présentation en début d’année.

« C’est le cœur d’action du DAHLIR d’accompagner vers le loisir. Ils sont efficaces pour cela, et cela nous permet de libérer du temps pour travailler le reste du projet des jeunes ».

Le DAHLIR va en effet accompagner les jeunes vers la pratique, selon leurs désirs et leurs besoins, et mettre en place un suivi pour que celle-ci devienne petit à petit autonome et pérenne.

De ce fait, même après avoir trouvé un emploi et s’être relancé, les bénéficiaires prennent le temps de poursuivre la pratique. Un choix important pour leur épanouissement personnel.

 


Article rédigé par Pierre Boccon